En 2025, près de deux Français sur cinq comptaient épargner davantage*.
Pour ce faire deux produits dominent les stratégies patrimoniales : l’Assurance Vie, placement préféré des épargnants, et le Plan Épargne Retraite (PER), dispositif créé en 2019, mais qui a déjà convaincu 11 millions d’épargnants**.
Souvent présentés comme des concurrents, ils répondent en réalité à des besoins différents et peuvent se combiner pour offrir une solution complète en matière d’épargne.
Dans cet article, nous allons aborder quatre axes de comparaison entre ces deux plans d’épargne : objectifs, fiscalité, conditions de retrait des fonds et transmission du patrimoine.
Source : * Ipsos ** Ministère de l’Économie et des Finances
Les différences entre Assurance Vie et PER
a. Objectifs
L’Assurance Vie est un produit d’épargne flexible. Elle permet d’épargner à moyen et long terme pour des projets personnels futurs comme l’acquisition d’un bien immobilier, le financement d’études ou la constitution d’une épargne de précaution.
Le PER, lui, a un objectif clair et unique : préparer la retraite. Les sommes versées sont destinées à être utilisées en fin de carrière pour compenser la baisse des revenus. Il est donc conçu pour une épargne à long terme, et ne peut être débloqué avant l’âge du départ à la retraite, sauf motif de déblocage anticipé.
b. Fiscalité
En matière de fiscalité, les deux produits n’agissent pas au même moment.
L’avantage fiscal de l’Assurance Vie se déclenche surtout au moment du retrait. Après huit ans de détention, les gains bénéficient d’un abattement annuel (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple) et d’une imposition réduite. Avant huit ans, les intérêts sont taxés au taux global de 30%. Au-delà de huit ans, les produits liés aux versements inférieurs à 150 000 € sont taxés à 24,7%, et à 30% au-delà. Ce fonctionnement récompense la durée de détention et rend l’Assurance Vie particulièrement attractive sur le long terme.
Dans le cas du PER, son intérêt fiscal intervient dès le versement. Les montants des versements volontaires sont déductibles du revenu imposable .Ce qui permet de réduire son impôt immédiatement.
En contrepartie, les sommes correspondantes aux versements récupérées à la retraite sont imposées selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR).
Lors d’une sortie en capital, les versements volontaires, qui ont été déduits à l’entrée, sont imposés comme un revenu classique, selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu. L’intérêt du dispositif réside dans le fait que la tranche marginale d’imposition à la retraite est généralement plus faible que durant la vie active : l’épargnant profite donc d’une économie d’impôt immédiate à l’entrée, tout en subissant une fiscalité plus faible à la sortie. Quant aux plus-values réalisées pendant le placement, elles seront soumises au PFU (prélèvement forfaitaire unique) à hauteur de 30%.
Le PER est donc particulièrement attractif pour les personnes imposables, surtout lorsque leur tranche marginale d’imposition est élevée.
c. Conditions de retrait des fonds
L’Assurance Vie offre une grande liberté d’accès à l’épargne. Les fonds peuvent être récupérés à tout moment, soit par un rachat partiel (ce qui permet de conserver le contrat actif), soit par un rachat total, soit sous forme de rente viagère. Cette souplesse permet d’utiliser l’Assurance Vie comme un outil disponible pour financer ses besoins tout en continuant à épargner.
Les fonds placés sur un PER sont bloqués jusqu’à la retraite et peuvent être liquidés de plusieurs manières : Sortie en capital (en une fois ou de façon fractionnée) ou en rente viagère.
Des cas de débocage anticipés existent pour le PER :
- L’acquisition de la résidence principale (fiscalité identique pour une sortie en capitale à l’échéance).
- Les 5 autres cas « d’accidents de la vie » :
- Invalidité,
- Décès du conjoint/partenaire de PACS,
- Expiration des droits à l’assurance chômage,
- Surendettement,
- Cessation d’activité non salarié : le capital est exonéré d’IR, seuls les gains/plus-values sont soumis aux prélèvements sociaux.
d. Transmission
L’Assurance Vie est aujourd’hui le moyen le plus simple et le plus avantageux pour transmettre un capital. En cas de décès, l’épargne ne passe pas directement par la succession classique et bénéficie d’un régime fiscal allégé. Les sommes versées avant 70 ans profitent d’un abattement important (jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire), ce qui permet de transmettre une partie du capital quasiment sans impôt. Après 70 ans, un abattement global de 30 500 € s’applique, et les intérêts restent exonérés. C’est pour cette raison que l’Assurance Vie est très souvent utilisée pour organiser la transmission familiale.
Le PER peut aussi être transmis, mais il n’offre pas les mêmes avantages que l’Assurance Vie. La fiscalité dépend du type de contrat et de l’âge du titulaire au moment du décès. Dans le cas d’un PER assurantiel, les règles sont proches de celles de l’Assurance Vie : la fiscalité successorale dépend non pas de la date des versements, mais de la date du décès. Si le décès intervient avant 70 ans, le bénéficiaire profite d’un abattement de 152 500 €. Au-delà de 70 ans, c’est l’article 757 B du Code général des impôts qui s’applique (abattement global de 30 500 € puis taxation aux droits de succession).
En revanche, pour un PER bancaire, le capital est directement intégré à l’actif successoral et soumis aux droits de succession classiques.
Le PER reste donc un outil centré sur la préparation de la retraite, tandis que l’Assurance Vie est mieux adaptée pour protéger et transmettre un capital.
Pourquoi ces deux solutions sont complémentaires ?
L’Assurance Vie et le PER se renforcent mutuellement. L’un apporte de la flexibilité, l’autre de la sécurité à long terme. L’épargnant peut ainsi utiliser l’Assurance Vie pour ses projets personnels et conserver le PER pour sa retraite.
Leur complémentarité se retrouve aussi sur le plan fiscal : le PER permet de réduire l’impôt dès aujourd’hui, tandis que l’Assurance Vie offre un cadre favorable lors du retrait ou dans une logique de transmission.
En combinant les deux, on sécurise ainsi son épargne longue tout en gardant une réserve disponible, avec un cadre fiscal optimisé à chaque étape.
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